LEPTIS MAGNA
Aperçu historique |
Les périodes Numide et Romaine (3)
Pendant la guerre civile entre Jules César et Pompée qui éclata en 49 av. J.-C., le roi numide Juba 1er prit le parti de Pompée. Ces partisans occupèrent Leptis et forcèrent la ville à leur fournir des armes et des hommes.Après la défaite de Pompée à la bataille de Pharsale en 48 av. J.-C., ses forces débandées rallièrent l’Afrique du Nord jusqu’en 46 av. J.-C. Quand César eut terminé ses campagnes à l’est, il vainquit les alliés de Pompée à La bataille de Thapsus. Leurs chefs, Scipion, Caton et Juba se suicidèrent et l’Afrique du Nord entière devint romaine. Pendant son séjour, il régla le sort des rebelles et réorganisa les provinces vaincues. Le royaume de Numidie fut abolit et son territoire transformé en province romaine sous le nom d’Afrique nouvelle (Africa Nova). Le fameux historien Salluste fut le premier gouverneur de la province et l’ancienne province romaine fut distinguée par le nom d’ancienne Afrique (Africa Vetus). Comme punition, il leva sur Leptis un tribut annuel (stipendium) de trois millions de livres d’huile d’olive (environ 1.067.800 litres), changeant ainsi le statut de la ville d’alliée en sujette (stipendiarus). Les mêmes pénalités furent probablement imposées à Sabratha et Œa. Ceci mit fin à la semi-indépendance de l’Emporia de Tripolitaine pour le transformer en une partie intégrante de l’Empire romain. L’assassinat de Jules César en 44 av. J.-C. déclencha une période d’anarchie et de troubles qui perturba le monde romain pendant une période de treize ans. Cette nouvelle guerre civile, tout d’abord entre les héritiers de César, Antoine et Octave, contre ses meurtriers ; puis, après la liquidation de ces derniers, entre les deux héritiers pour le pouvoir suprême, se termina par la victoire d’Octave à la bataille d’Actium en 31 av. J.-C. ; une année mémorable qui fut adoptée par Cyrène comme une ère nouvelle pour son calendrier. Bénéficiant de son expérience précédente, La Tripolitaine se tînt tout à fait neutre pendant ce conflit, et en 27 av. J.-C. Auguste (le nouveau titre donné à Octave par le sénat romain) concluait avec le Sénat un accord général, au nom duquel il lui abandonnait le gouvernement des provinces qui ne nécessitait pas une défense militaire directe. Le sénat fut donc chargé du gouvernement de la province pacifique de l’ancienne Afrique (Africa Vetus), qui fut donc gouvernée, en son nom, par un pro-consul ; le siège du pro-consulat étant dans la ville re-fondée de Carthage. De la même façon, Auguste réorganisa la province de Nouvelle Afrique (Africa Nova) en Royaume de Numidie. Après la bataille d’Actium, il installa Juba II, le fils de Juba 1er sur son trône et ceci en récompense des services rendus pendant la guerre civile. Mais quelques temps plus tard, en 25 av. J.-C., et pour des raisons inconnues, Juba II reçu la Mauritanie et la Numidie devint partie intégrante de la province d’Ancienne Afrique ; devenant ainsi une grande province qui reçut le nom général d’Afrique. Elle continua à être administrée par le sénat romain. Auguste dota la province d’une légion romaine, la fameuse Légion III Augusta sous le commandement des pro-consuls du sénat, et ceci en contradiction avec la règle générale qui était de ne pas confier de forces armées à un gouverneur. La légion III Augusta s’illustra dans de nombreuses campagnes pendant la dernière partie du règne d’Auguste. En particulier, en 20 av. J.-C. sous les ordres du Proconsul L. Cornelius Balbus, contre les Garamantes dans le Fezzan. Pline l’Ancien (1er siècle apr. J.-C.) l’accrédite d’une belle victoire avec une longue liste de places prises, comprenant la capitale des Garamantes elle-même, Garama (maintenant Jerma) et Cydamæ (la moderne Ghadames). Quelques années plus tard (v. 15 av. J.-C.) une nouvelle expédition fut conduite contre les Garamantes. Les armées romaines furent, à nouveau, engagées, sous le règne de Tibère (14 – 37 apr. J.-C.), pour réprimer une révolte en Numidie, qui dura huit ans. Tous ces évènements démontrèrent l’incapacité des gouverneurs nommés par le sénat à assurer leur responsabilité militaire. En conséquence, l’empereur Caligula (37 – 41 apr. J.-C.) décréta que le commandement de la légion serait assuré par un légat nommé par l’empereur. Il reçut, en outre, l’autorité administrative totale dans les garnisons occupées par ses troupes. |