LEPTIS MAGNA |
J’ai eu la chance d’aller en Libye dans les années 70. L’arrivée était très particulière et je crois que certains occidentaux s’amusaient, à l’époque, à arriver avec des kilos d’hebdomadaires ou de mensuels où le plus discret des décolletés ou une jupe un peu trop courte étaient synonymes de confiscation. Etait-ce un jeu ou cela permettait-il de passer autre chose. Les formalités de «police-douane» passées, il fallait encore trouver une chambre d’hôtel. En effet, si vous n’aviez personne sur place, il était strictement impossible de réserver, le telex n’était jamais arrivé … en tout cas nul n’y avait répondu ; quant au téléphone, votre secrétaire pouvait y passer des jours. A force, vous connaissiez le circuit, mais, au début la route n’était pas défrichée et vous vous retrouviez immanquablement au
«Libya Palace» à négocier une chambre hypothétique. Finalement, les choses s’arrangeaient toujours quitte à partager une chambre avec un, voire des inconnus ; mais vous aviez trouvé un lieu pour dormir et vous restaurer.
Venait ensuite les rendez-vous d’affaires qui pour certains étaient tout à fait aléatoires. C’est au cours d’un de ces séjours de réunions et négociations reportées ou multipliées que j’ai eu la chance (deux vendredis bien sûr !) de visiter successivement Sabratha puis Leptis Magna.
Le Théâtre de Sabratha était particulièrement impressionnant et le musée possèdait des statuettes et des mosaïques magnifiques, en particulier une tête de Neptune, dont je rêve encore parfois. Mais quelle impression lorsqu’on arrivait à Leptis Magna. L’accès surplombait la ville qu’il vous était possible d’embrasser du regard. A vos pieds, la palestre avec à sa droite les thermes d’Hadrien. Presque en face de la Palestre : la rue des colonnades, le Nympheum et le forum de Sévère avec un peu plus loin le port. Sur votre gauche, l’Arc de Septime Sévère, l’arc de Tibère, l’Arc de Trajan puis le Théâtre, le marché et l’ancien Forum. Faute de temps, je n’ai pu visiter le cirque et l’amphithéâtre, pas plus que les Thermes de la Chasse mais j’espère pouvoir combler cette lacune. De toutes les villes antiques que j’ai eu la chance de visiter, Leptis Magna est celle qui m’a laissé la plus forte impression. Est-ce dû à l’atmosphère, à l’impressionnante préservation de la ville, à la quasi absence de touristes à l’époque ? Après de longues hésitations et l’absence de réactions à mes différentes sollicitations, je me décide à publier la partie historique de Leptis Magna. La source principale de ce dossier vient du document en anglais qui était disponible sur place et qui était publié sous la supervision du Professeur Taha Bakir, conseiller auprès du Département des Antiquités Libyennes. Puissent ces quelques pages, attirer de nombreux visiteurs sur ce site grandiose et développer les relations entre les hommes des deux bords de la Méditerranée en se remémorant que le Consul Français Claude Lemaire fut l’un des premiers à visiter le site de Leptis Magna en 1686. |