LEPTIS MAGNA
Aperçu historique |
Les périodes Numide et Romaine (suite et fin)
Les guerres civiles s’arrêtèrent lorsque Dioclétien s’empara du sceptre en 284 et commença à restaurer le sens de l’ordre politique dans l’Empire. Il stabilisa les frontières et réorganisa le gouvernement grâce à une nouvelle discipline et de nouvelles règles administratives qui restèrent en vigueur pratiquement jusqu’à la fin de l’empire romain. Pendant cette période, la Tripolitaine eut son heure de prospérité et obtint le statut d’une province quasiment indépendante du nom de Province Tripolitaine avec Leptis comme capitale. Dans un premier temps, le gouverneur de la province cumulait les pouvoirs civils et militaires (Præses et Comes), plus tard, les affaires militaires lui furent retirées pour être données à un Commandant spécial, avec le titre de Comte d’Afrique (Comes d’Afrique). Dioclétien abdiqua en 305 et après un nouveau problème de règlement dynastique, l’Empire romain émergea de l’anarchie avec Constantin au pouvoir. Pour l’administration de l’Empire, il suivit les règles élaborées par Dioclétien. Son règne bénéficie d’un certain renom, qu’il gagna dans la politique qu’il suivit envers les Chrétiens, qui étaient considérés, jusqu’à son règne, par les autorités romaines comme ennemi de l’Etat, puisqu’ils ne voulaient pas participer au culte de l’Empereur. Après les persécutions sauvages de Dioclétien, Constantin, non seulement adopta une politique de tolérance envers les chrétiens, mais il la reconnut comme religion officielle par le fameux édit de Milan (313) ; permettant ainsi de mettre au service de l’état cette religion en rapide expansion. Cependant, cette nouvelle liberté acquise devait bientôt être suivie par diverses dissidences et schismes parmi les chrétiens eux-mêmes. Bien que cela fut en dehors du propos de cette introduction de suivre les différentes sectes chrétiennes, il suffit de mentionner, pour l’Afrique du Nord, la grande question du traitement de chrétiens relapses qui avaient sacrifié aux dieux païens pendant la persécution. Le partie orthodoxe des Donatistes ( après Donat le fondateur de la secte) rejetèrent l’indulgence et insistèrent pour que les relapses ne soit réadmis qu’après avoir été rebaptisés. Ceci et d’autres questions religieuses apparurent essentiellement pour des raisons économiques et sociales renforcées par l’opposition des autochtones à la loi romaine, à laquelle l’église catholique s’était très fortement identifiée. Ces deux églises amèrement hostiles se développèrent côte à côte en Afrique du Nord. Il semble que l’église Donatiste ait acquis beaucoup de puissance dans l’intérieur et dans les villes côtières, comme l’indique le fait que St Augustin obtint sa condamnation comme hérésie lors du concile de Carthage en 411 apr. J.-C. A cette occasion, seule Sabratha envoya un évêque catholique contre deux Donatistes représentant Leptis et Œa. La période de rétablissement sur les règnes de Dioclétien et Constantin ne dura pas longtemps et très rapidement, le déclin et la désintégration de l’Empire Romain repris son cours. Ce fut particulièrement ressentit en Tripolitaine, par un déclin économique grandement accéléré dans la deuxième moitié du quatrième siècle, par le renouveau des incursions tribales sur les centres développés du pays. Ceci est particulièrement vrai avec l’invasion célèbre en 363 par les tribus « austuriennes » qui étaient probablement des tribus Syrtes. Leptis Magna souffrit particulièrement de leurs raids, son riche district agricole fut complètement dévasté et rien ne fut préservé sinon la cité elle-même, grâce à sa muraille imprenable. Le pillage s’étendit plus tard aux autres villes et particulièrement à Œa et Sabratha. Ces raids jumelés avec la confusion politique générale et la faiblesse de l’empire romain, hâtèrent le déclin et la ruine de la Tripolitaine. Le déclin de Leptis fut encore amplifié par le mouvement des dunes de sable environnantes et par l’arrêt des travaux d’irrigation qui conduire à l’inondation du Wadi Lebda. |
Source 2
Source 2
Donatisme: Schisme qui déniait toute valeur aux sacrements administrés par des évêques indignes ou jugés tels. Son principal adversaire fut saint Augustin.
Source 2