Afrique septentrionale à l'époque de la guerre de Jugurtha
LEPTIS MAGNA

Aperçu historique

5. les périodes Vandale et Byzantine

L’occupation Vandale en Afrique du Nord, qui dura environ un siècle, de l’occupation de Carthage en 439 apr. J.-C., à leur expulsion par l’empereur byzantin Justinien en 534, fut l’une des périodes les plus sombres de l’histoire de cette région. Peuple d’origine Germanique, il quittèrent leur terre d’origine située près de la mer d’Azov et migrèrent à travers la Germanie et la France, pour s’installer en Espagne où ils établirent leur royaume et donnèrent leur nom à cette région : L’Andalousie. Leur occupation de l’Afrique du Nord découla de circonstances opportunes et résulta de dissension entre le gouverneur romain local et le pouvoir central. Boniface, gouverneur romain de l’Afrique dénonça son allégeance vis à vis de Rome du fait d’une mésentente avec l’Impératrice. Il appela le soutient de Genséric, roi des Vandales, qui saisit immédiatement cette opportunité. Bien que Boniface et l’Impératrice se réconcilièrent, il montra ses intentions réelles en refusant de quitter le pays. La tentative de Boniface d’expulser les Vandales résulta en sa propre défaite et il dut quitter le pays en 431. L’Empereur Valentin III était bien trop faible pour réagir à cette situation, et la loi romaine disparut pratiquement d’Afrique du Nord après l’occupation de Carthage par les Vandales en 439.

Les Vandales ne vinrent pas en grand nombre en Afrique du Nord et se contentèrent de gouverner comme des guerriers. Ils ne tentèrent pas de changer les pratiques administratives romaines et laissèrent leurs sujets Nord Africains régler leurs propres affaires. Leur intervention se limitait principalement à la collecte de leur tribut et leur attitude hostile envers les catholiques africains du fait qu’ils avaient embrassé, pendant leur migration en Europe les préceptes de la secte arienne. Par contre, ils étaient non seulement tolérants pour les Donatistes d’Afrique du Nord, mais ils les traitaient comme des alliés. Ils les restaurèrent dans leurs droits qu’ils avaient perdus lors du concile de Carthage en 411. Quant à la Tripolitaine, les nouveaux maîtres semblent y avoir été indifférents et ils ne l’occupèrent qu’en 455 environ. À l’exception d’une petite collection de pièces de monnaie datant de cette période et trouvée dans le marché de Leptis, aucun reste archéologique n’ont été mis à jour pour illustrer cette période noire en Tripolitaine. La défense du pays était non seulement négligée et réduite à quelques petites garnisons ; mais une politique quelque peu démente fut appliquée sur l’ordre de Genséric lui-même qui consista à démolir les fortifications de Leptis et des autres villes de Tripolitaine pour annihiler toute velléité de résistance à son gouvernement. L’aberration de cette politique devint apparente quand un détachement byzantin, sous le règne de Léon 1er fut capable de capturer, en l’année 458, l’ensemble des villes, sans défense, de Tripolitaine. Mais, les Byzantins se retirèrent trois ans plus tard, sans raison apparente.

À la mort de Genséric en 477, les tribus locales entreprirent des raids contre les villes en utilisant des chameaux qui leur donnaient grande mobilité et puissance de frappe. L’introduction des chameaux en Afrique du Nord, comme nous l’avons déjà noté, date de la guerre entre Jules César et Pompée en 47 av. J.-C. et particulièrement à l’occasion de la bataille de Thapsus. Le fameux historien byzantin Procope nous rapporte, par le menu, l’utilisation efficace des chameaux dans son compte-rendu de la révolte du chef tripolitain Cabaon, sous le règne du roi Vandale Trasamund (496 – 522). Lorsqu’une force militaire fut envoyée de Carthage pour réprimer cette révolte et à l’approche de son camp ; Cabaon organisa une tactique ingénieuse. Il fit disposer les chameaux l’un derrière l’autre en douze cercles concentriques, fit placer les femmes et les enfants ainsi que les biens précieux au centre et organisa les combattants en phalanges placées entre les chameaux. Les chevaux Vandales furent effrayés et refusèrent de venir au contact avec les chameaux, de telle sorte que les lances et épées courtes Vandales étaient inutilisables contre les javelots de Cabaon et la protection donnée par la formation en phalange. La bataille se transforma en confusion générale et en déroute. Les Vandales furent, à nouveau, défaits par la tribu Tripolitaine des Leuathæ entre 527 et 633.

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